Né à Beyrouth dans une famille de musiciens, Abdel Rahman El Bacha étudie le piano avec Zvart Sarkissian – élève de Marguerite Long et Jacques Février. Claudio Arrau lui prédit une grande carrière et, choisissant en 1974 de poursuivre ses études en France, il intègre la classe de Pierre Sancan au CNSMD de Paris, où il obtient quatre Premiers Prix (piano, musique de chambre, harmonie et contrepoint). Depuis l’éclatante révélation de son talent au Concours Reine Élisabeth de Belgique, remporté à l’unanimité à l’âge de 19 ans, il se produit dans les salles les plus prestigieuses d’Europe et du monde, jouant en soliste avec des orchestres tels que le Philharmonique de Berlin, le Royal Philharmonic Orchestra, l’Orchestre de Paris, l’Orchestre National de France, le Philharmonique de Radio France, l’Orchestre National de Belgique, l’Orchestre de la Gulbenkian Lisbonne et le NHK Tokyo. Sa discographie est importante : recevant en 1983, des mains de Madame Prokofiev en personne, le Grand Prix de l’Académie Charles Cros pour un disque des premières œuvres de Prokofiev parues chez Forlane, il a gravé sous ce même label des concertos de Bach, les concertos de Ravel, des œuvres de Schumann, Ravel, Schubert, Rachmaninov, et Chopin dont il enregistre l’intégrale de l’œuvre pour piano seul et des œuvres pour piano et orchestre. Citons également son intégrale de l’œuvre pour piano de Ravel, celle du Clavier bien tempéré de Bach, les Impromptus de Schubert et les Goyescas de Granados, et plus récemment chez Mirare, un récital Prokofiev, l’intégrale des 32 Sonates pour piano de Beethoven, un album de ses propres compositions pour piano seul, et deux disques Chopin : Scherzi et Ballades (2021), puis les Préludes, la Fantaisie, la Barcarolle et la Berceuse (2022). Possédant depuis 1981 la double nationalité franco-libanaise, Abdel Rahman El Bacha s’est vu remettre en 1998 le titre de Chevalier des Arts et des Lettres par le Ministre de la Culture de la République Française, et en 2002 la Médaille de l’Ordre du mérite (plus haute décoration de son pays natal) par le président de la République Libanaise ; il s’est vu décerner en outre le titre de Docteur honoris causa par l’Université internationale de Louvain (2019) et par l’Université Libano-américaine au Liban (2022).
©Marco Borggreve