Grandbrothers est né de la rencontre, il y a dix ans en Allemagne, du pianiste Erol Sarp et de l’ingénieur-concepteur de logiciels Lukas Vogel. Le duo s’installe d’abord à Düsseldorf. Après un premier album acclamé par la critique (Dilation), un second opus intitulé Open sort en 2017, qui explore des dimensions que Dilation n’avait que suggérées et combine à merveille la technique de Sarp au piano et le talent de Vogel pour magnifier les sonorités de l’instrument. Sur scène, Sarp promène ses doigts sur les touches du clavier tandis que Vogel sample en direct, derrière son ordinateur, les notes émises par son partenaire. Grâce à des dispositifs mécaniques que les deux artistes ont eux-mêmes conçus, Vogel manipule également le corps et les cordes du piano de Sarp, y ajoutant des effets singuliers. En live, ce dispositif procure au show un rendu physique et visuel étonnant ; on comprend mieux pourquoi la musique du duo a pu être décrite comme “une opération à cœur ouvert sur un grand piano.” Mais si les performances des deux artistes mettent en lumière la complexité et la rigueur de leur travail, elles expriment aussi leur amour pour la musique de club et la musique techno : “au fond”, dit Sharp, “nous ne faisons pas de la musique juste pour qu’elle soit écoutée. Nous adorons tout autant jouer devant un public assis dans une salle de concert, que devant des personnes qui dansent, debout, dans des clubs techno par exemple”. Depuis que sa chanson “Bloodflow” est devenue le leitmotiv du film Hors normes des réalisateurs à succès Éric Toledano et Olivier Nakache, le duo musical germano-suisse entretient une relation particulière avec la France, dont témoignent ses concerts à guichets fermés à Paris, Bordeaux ou Lyon, moments forts de ses tournées européennes.
©DanMedhurst