Trompettiste, compositrice et arrangeuse, Airelle Besson s’est fait remarquer sur la scène du jazz européen pour son jeu clair et puissant, virtuose mais jamais démonstratif, au service de l’émotion et de la musicalité. Formée en classique et en jazz, elle dit être influencée par Bach comme par Keith Jarrett. Lauréate des prix Django-Reinhardt de l’Académie du jazz et des Victoires du Jazz dans la catégorie “Révélation instrumentale française de l’année”, elle est aussi bien une sidewoman demandée qu’une leader et compositrice affirmée.
Née en 1978 à Paris, Airelle Besson se passionne très jeune pour la trompette. À l’adolescence, elle apprend aussi le violon et suit une double formation, classique et jazz. Passée par différents conservatoires, elle suit un cursus de musicologie à la Sorbonne en musicologie puis intègre le CNSMD de Paris, dont elle sort avec le Premier Prix de jazz – le jazz vers lequel elle s’oriente définitivement à l’occasion d’un stage au festival de jazz de Cluny (Jazz Campus en Clunisois) auprès du trompettiste Jean-François Canape. À ce moment, elle s’associe également au saxophoniste Sylvain Rifflet pour créer et co-diriger Rockingchair, un quintet aux couleurs rock et électronique. Le groupe sort deux albums, Rockingchair (2007) et 1:1 (2011). En 2013, la trompettiste est propulsée sur le devant de la scène du jazz européen lorsqu’elle est sélectionnée pour participer au programme “Take 5 : Europe”. Elle se voit dès lors ouvrir les portes des plus grands festivals du continent – North Sea Jazz festival, Molde Jazz Festival, Banlieues Bleues, London Jazz Festival… L’année suivante, elle transforme sa collaboration amicale de longue date avec le guitariste Nelson Veras en duo acoustique poétique avec l’album Prélude (Naïve Records), disque qui obtient un très grand succès, et les deux musiciens sillonnent les scènes internationales. La même année, Airelle Besson crée son propre quartet avec Isabel Sörling (voix), Benjamin Moussay (claviers) et Fabrice Moreau (batterie). Recevant un excellent accueil de la presse et du public, le premier album du groupe (Radio One, Naïve) est un régal de force, d’équilibre et de limpidité ; toute la puissance mélodique des compositions d’Airelle Besson, ainsi que son talent pour harmoniser les voix, s’y déploient avec élégance. Un deuxième album, TRY!, sort le 5 février 2021. En résidence à la Cité musicale-Metz en 2020/21, où elle crée avec l’Orchestre National de Metz un nouveau programme entre classique et jazz, Airelle Besson joue aussi dans des groupes dirigés par d’autres, comme par exemple le Liberation Music Orchestra de Charlie Haden et Carla Bley, au sein duquel elle se produit en 2006. Signalons enfin ses duos avec Vincent Ségal et Lionel Suarez, le trio avec les allemands Sebastien Sternal et Jonas Burgwinkel, et le Quarteto Gardel de Lionel Suarez avec Vincent Segal et Minino Garay. Dans toutes ces formations comme dans ses propres groupes, Airelle Besson se distingue par sa capacité à dire beaucoup en peu de notes ; dans son jeu, légèreté et délicatesse s’élèvent au-dessus d’une rigueur toute classique. Habité par un souci de la précision et de la justesse du discours, son style compte parmi ce que le jazz français a de meilleur à offrir.