Passionné depuis l’enfance par le basket-ball, c’est à la suite d’une blessure que Yaron Herman se tourne vers la musique et le piano plus particulièrement, dont il commence la pratique à 16 ans. Elève d’Opher Brayer, il acquiert rapidement une solide technique qui lui permet de donner ses premiers concerts en Israël. À 19 ans, il déménage à Boston afin d’intégrer la prestigieuse Berklee College of Music. Déçu par l’enseignement reçu, il quitte les États-Unis et fait escale à Paris, où il s’établit définitivement. À 21 ans, il enregistre son premier album, Takes 2 to Know 1, en duo avec le batteur Sylvain Ghio. En 2006 paraît Variations, un premier album solo dans lequel il dévoile un jeu pianistique virtuose et singulier à travers des compositions originales et des reprises : George Gershwin, Gabriel Fauré, Sting ou encore des chants populaires israéliens. Véritable succès, ce disque fait l’objet d’une tournée qui lui offre l’occasion de se produire à la Cité interdite à Pékin – une première pour un pianiste de jazz. Deux ans plus tard, il fait honneur à la formation en trio pour le disque A Time for Everything, dans lequel il est accompagné par le contrebassiste Matt Brewer et le batteur Gerald Cleaver, rencontrés à New York ; cet album bénéficie d’une reconnaissance internationale, en partie grâce aux reprises jazz de plusieurs chansons pop, comme Toxic de Britney Spears ou Message in a bottle du groupe de rock britannique The Police. Muse, second disque de ce même trio, paraît en 2009 ; il est élu “Album jazz de de l’année” sur Itunes. Yaron Herman multiplie par ailleurs les collaborations avec de nombreux artistes parmi lesquels le saxophoniste Raphaël Imbert, le clarinettiste Michel Portal ou plus récemment, le batteur Ziv Ravitz, avec lequel il fait paraître en 2015 le disque Everyday pour le label Blue Note. Poursuivant ses explorations dans son huitième album, Y, paru en mars 2017, il retrouve pour cette nouvelle aventure son alter ego Ziv Ravitz et convie le bassiste de The Dø, Bastien Burger. Assumant et fusionnant toutes ses influences, qu’elles soient jazz, post-rock ou électro, qu’elles viennent de Sufjan Stevens, de Steve Reich ou de Keith Jarrett, capable de dégager une énergie furieuse comme de laisser s’exprimer une sensibilité d’une infinie délicatesse, Yaron Herman choisit ici de composer ses propres “chansons”. Car avec Y il s’agit bien de chansons, chacune possédant ses couleurs que viennent enrichir les voix de ses amis le chanteur et guitariste Matthieu Chedid alias M, le jeune producteur électro-pop français Dream Koala ou le bluesman et crooner Hugh Coltman. Entre une partie de batterie enregistrée sur portable (Jacob), chœurs célestes (Dreamson) ou cloches (Phoenix), le compositeur cherche, invente et peint un tableau musical merveilleux, à la hauteur de ses inspirations sans limites. En 2018, il participe à deux projets : d’une part il est aux côtés du batteur Ziv Ravitz et du bassiste Sam Minaie en tournée mondiale avec Melody Gardot ; d’autre part, il crée un album avec la GECA de Genève, qui est ensuite présenté dans des salles prestigieuses telles que le 104 à Paris ou la Elbphilharmonie de Hambourg. Enregistré aux côtés à nouveau de Ziv Ravitz et Sam Minaie, son neuvième album Song of the Degrees est sorti en février 2019 chez Blue Note.