Gluck/Sgambati : Mort d'Orphée
Adès : Darknesse Visible
Schubert/Liszt : Auf dem Wasser zu singen D. 774
Franck : Prélude, Choral et Fugue
« Y-a-t-il eu un penseur qui ait médité dans toute son amplitude, ou plutôt à l’intérieur de son désert et de son aridité, la Hilflosigkeit ?
Oui. Il s’est trouvé un penseur pour penser de fond en comble cet état d’abandon, de solitude, de carence, de faim, de vide, d’extrême menace mortelle soudaine, de nudité, de froid, d’absence de tout secours, de nostalgie radicale (…)
Qui ?
Schubert. »
« Sans la musique certains d’entre nous mourraient ».
Pascal Quignard, Boutès (extraits, Editions Galilée)
Ce programme est une évocation musicale du désespoir, de la solitude, du travail de deuil, mais également de la plénitude, de l’apaisement et de la complétude . Que ce soit par la sonate D784, par l’évocation de la mort d’Orphée de Glück, ou au travers de la pièce de musique contemporaine inspirée par un thème baroque de John Dowland, cette proposition se veut le reflet d’un voyage intérieur marqué par les épreuves récentes vécues lors de cette pandémie, marqué également par le bilan sur nos vies qu’une « pause forcée » a permis et enfin traversé par la lueur d’espoir et l’espérance d’un renouveau.
« La formule « L’Œuvre au noir » désigne dans les traités alchimiques la phase de séparation et de dissolution de la substance qui était, dit-on, la part la plus difficile du Grand Œuvre. On discute encore si cette expression s’appliquait à d’audacieuses expériences sur la matière elle-même ou s’entendait symboliquement des épreuves de l’esprit se libérant des routines et des préjugés. Sans doute a-t-elle signifié tour à tour ou à la fois l’un et l’autre ». Marguerite Yourcenar
© Jean-Baptiste Millot | Valentine Chauvin